les runes avec JOAN PINCHU SHAMAN À THÉLIS-LA-COMBE

Introduction aux runes

Je t’apporte de la bière

Arbre du Thing des cuirasses

Mêlée de force

Et de puissant renom,

Elle est pleine de charmes

Et de vertus,

De bonnes incantations

Et de runes de joie.

Il te faut graver les runes de victoire

Si tu veux victoire remporter,

Graver sur les gardes du glaive,

Certaines sur la poignée,

Certaines sur le croisillon,

Et nommer deux fois Tyr.

Il te faut connaître les runes de la bière

Si tu veux de la femme d’un autre

Trahir la foi, et te sens assuré ;

Sur une corne il les faut graver,

Et sur le dos de la main

Et marquer sur son ongle Naud

Il faut sur la coupe faire le signe

Evitant ainsi qu’elle te nuise

Et jeter l’ail dans le liquide :

(Alors l’hydromel ne sera pas empoisonné)

Il te faut connaître les runes de délivrance

Si tu veux aider femme en travail

Et la délivrer de l’être vivant qu’elle porte ;

Sur les paumes il faut graver,

Sur les jointures serrer,

Et demander l’assistance des Dises.

Il te faut graver les runes du feu

Si tu veux sauver en mer

Le coursier à voiles ;

Sur l’étrave, faut les graver

Et sur la lame du gouvernail

Par le feu les marquer sur la rame ;

Il n’est nul brisant si abrupt

Ni vagues bleues

Que tu ne sortes sain et sauf de la mer.

 

Il te faut connaître les runes des membres

Si tu veux être mire

Et savoir discerner les blessures ;

Sur l’écorce faut les graver

Et sur le feuillage d’un arbre

Dont les branches tendent vers l’Est.

Il te faut connaître les runes de la parole

Si tu veux que personne

Ne te rende dol pour haine ;

Les retourner

Les brouiller,

Les placer toutes ensemble

Au Thing

Où l’on jugera devant le peuple.

Les juges étant au complet.

Il te faut connaître les runes de l’esprit

Si tu veux en sagesse

Quiconque surpasser

Les interpréta

Les grava

Les conçut Hrotsvit

De cette humeur

Qui avait filtré

Du crâne de Hleiddraupnir

Et de la corne de Hoddrofnir

Sur la falaise, il se tenait

Avec les tranchants de l’épée

Avait un haume sur la tête

Alors la savante tête de Mimir

Parla pour la première fois

Et énonça les lettres véridiques

Il les dit gravées sur l’écu

Qui se tient devant le dieu brillant

Sur l’oreille d’Arvaakr

Et sur le sabot d’Alsvinnir

Sur la roue quoi tournoie

Sous le char de Rungnir

Sur les dents de spleinir

Et sur les chaînes du traîneau

Sur la patte de l’ours

Et sur la langue de Bragi

Sur la griffe du loup

Et sur le bec de l’aigle

Sur les ailes sanglantes

Et sur la tête des ponts

Sur la paume de délivrance

Et sur les traces de réconfort

Sur le verre et l’or

Dans la halle des hommes

Dans le vin et la bière

Et sur les lits de repos

Sur la pointe de Gingnir

Et sur le poitrail de Grani

Sur l’ongle de la Norne

Et sur le bec du hibou

Toutes furent grattées

De celles qui étaient gravées

À l’hydromel mêlées

Et largement diffusées

Elles se trouvent chez les Ases

Elles se trouvent chez les Alfes

Certaines chez les sages Vanes

Certaines chez les humains

Ce sont les runes gravées sur le bouleau,

Ce sont les runes de délivrance

Et toutes les runes de bière

Et les suprêmes runes de puissance,

Pour qui sait sans erreur

Et sans adultération

S’en servir comme talisman ;

Jouis-en, si tu les as appris,

Jusqu’à ce que les Puissances s’entredéchirent.

À présent, tu vas choisir

Puisque l’occasion t’en est offerte

Érable des armes acérées

Parler ou te taire,

Cela t’appartient :

Tous les malheurs sont d’avance fixés.

Les runes 

Neufs chants suprêmes
J’appris du fils renommé
De Bölthorn, père de Bestla,
Et je pus boire
Du précieux hydromel
Puisé dans Odrerir.
Alors je me mis à germer
Et à savoir,
A croître et à prospérer,
De parole à parole
La parole me menait,
D’acte en acte
L’acte me menait.

Tu découvriras les runes
Et les tables interprétées,
Très importantes tables,
Très puissantes tables
Que colora le sage suprême
Et que firent les Puissances
Et que grava le crieur des Dieux.
Odhinn parmi les Ases les grava
Pour les Alfes, ce fut Dainn
Dvalinn, pour les nains
Asvid pour les géants,
J’en gravai moi-même quelques-unes.
Sais-tu comment il faut tailler ?
Sais-tu comment il faut interpréter ?
Sais-tu comment il faut peindre ?
Sais-tu comment il faut éprouver ?
Sais-tu comment il faut demander ?
Sais-tu comment il faut sacrifier ?
Sais-tu comment il faut offrir ?
Sais-tu comment il faut immoler ?
Mieux vaut ne pas demander
Que trop sacrifier.
Qu’il y ait toujours récompense pour don.
Mieux vaut ne pas offrir
Que trop immoler.
Voilà ce que thund grava
Avant les origines de l’humanité ;
Là, il ressuscita
Quand il revint.
Ces charmes je sais
Que ne sait femme de prince
Ni fils d’homme.
L’un s’appelle Aide
Et il t’aidera
Dans les procès et les chagrins
Et les dures détresses.
J’en sais un second
Dont ont besoin les fils des hommes,
Ceux qui veulent être mires
J’en sais un troisième :
Si je suis en pressant besoin
De mettre à mal mes ennemis,
J’émousse le fil des épées
De mes adversaires.
Ne mordent plus leurs armes ni leurs engins.
J’en sais un quatrième :
Si les guerriers me mettent
Liens à bras et jambes,
J’incante de telle sorte
Que je vais où je veux,
Fers me tombant des pieds
Et liens des bras.

J’en sais un cinquième :
Si, par vilaine, l’on m’envoie
Un trait volant parmi le peuple,
Il ne va pas si impétueusement
Que je ne puisse l’arrêter
Si je viens à le voir.

J’en sais un sixième :
Un homme me navre-t-il
D’une racine de bois plein de sève
Cet homme
Qui me voue au malheur,
Les maux le consument plutôt que moi.
J’en sais un septième :
Si je vois la haute flamme
Ardre la salle parmi les compagnons de banc,
Elle ne brûle pas si vaste
Que je ne puisse me préserver.
Tel est le charme que je chante.
J’en sais un huitième
Qui à tous est
Profitable à prendre :
Où que s’enfle la haine
Parmi les fils du chef,
Je peux l’apaiser promptement.
A présent les dits du Très-haut
Sont chantés dans la salle du Très-Haut,
Très utiles aux fils des hommes,
Inutiles aux fils des géants ;
Salut à celui qui chanta !
Salut à celui qui sut !
Qu’en jouisse celui qui les apprit !
Salut à ceux qui écoutèrent !